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Thursday, July 7, 2011

Daniel Gérard Rouzier - Open letter to my compatriots (English & French)




Chers concitoyens,

Pour qu’un système démocratique fonctionne correctement, il est essentiel que tous les citoyens se soumettent à la volonté des institutions qui les dirigent ; mieux qu’ils les consolident et acceptent sans ciller le verdict qui en émane toutes les fois que celui-ci est transparent et conforme à la Loi. Pour qu’un système démocratique fonctionne correctement, il est tout aussi essentiel que les élus chargés de faire les lois s’engagent à les respecter sans exclusion.

Nos députés ont été légitimement élus par le peuple et, en votant contre ma ratification comme Premier Ministre, ils ont rempli le rôle que leur conscience leur a dicté. Rien ne les autorisait cependant à violer mes droits ou, tout au moins, à laisser que certains des leurs les violent en toute impunité.

Me retrouvant face à un pouvoir d’Etat complaisant dans l’arbitraire et le mensonge, je prends la responsabilité de corriger les calomnies et les contrevérités qui en sont malheureusement sorties, alors que la Commission Parlementaire chargée d’analyser mon dossier avait tout en main pour contredire les diffamateurs et rétablir la vérité et alors que j’avais pris le soin de tenir, en compagnie du Président de la République, une conférence de presse le 21 juin écoulé pour présenter les faits. Je soulignerai au passage que ni le Député de la circonscription où je suis né et où je réside, ni les Députés des deux circonscriptions où je fais partie des plus importants créateurs d’emplois et des plus grands contribuables, encore moins les chambres de commerce dont mes entreprises sont membres n’ont pris ma défense.

Seul dans la proverbiale fosse aux lions, je tiens à rétablir la vérité :

  • Premièrement, je suis Haïtien et je n’ai jamais renoncé à ma nationalité. Toute ma vie, je n’ai utilisé le passeport que d’un seul pays, mon pays, Haïti. Mon passeport valide de même que mes deux derniers passeports expirés ont été soumis à l’analyse de la Commission Parlementaire.
  • Deuxièmement, pour avoir été Consul Honoraire de la Jamaïque en Haïti, je n’ai pas perdu ma nationalité haïtienne. Je n'ai de surcroît jamais pris d’engagement de nature politique envers une nation étrangère ou quelqu’autre engagement à défendre les intérêts d'une nation étrangère au détriment de ceux de mon pays. C’est au demeurant une véritable aberration que nos parlementaires prétendent ignorer la différence entre les attributions d’un consul de carrière et celles d’un consul honoraire qui n’est, en aucun cas et dans aucun pays, un poste politique.
  • Troisièmement, je travaille en Haïti depuis un peu plus de 30 ans et je m’enorgueillis de faire partie des citoyens haïtiens qui se sont toujours acquittés régulièrement de tous taxes et impôts dus à l’Etat haïtien. Je suis fier de dire haut et fort que je suis totalement et absolument en règle avec le fisc. La Direction Générale des Impôts (DGI) peut en témoigner et, comme de fait, n’a jamais manqué de me remettre chaque année un certificat en conséquence.
J’invite les députés qui se croient autorisés à salir, en toute impunité, l’image des honnêtes et intègres citoyens de notre pays à contacter la DGI pour s’assurer de l’authenticité de mes pièces et de la véracité de mes assertions.


Pour l’histoire et pour la vérité, j’attache, à cette lettre, une copie scannée de ma déclaration définitive d’impôts de l’année passée, le reçu de caisse de la DGI pour le montant payé en surplus des retenues à la source effectuées, chaque mois, sur mon salaire pour le compte de la DGI de même que le certificat d’accomplissement fiscal délivré par la DGI. Ces mêmes informations sont disponibles pour les cinq dernières années allant de l’année fiscale 2005-2006 à l’année fiscale 2009-2010, comme l’exige la loi.


Je profite de cette occasion pour remercier le Président Martelly de m’avoir proposé à la Nation pour occuper le rôle de Premier Ministre de mon pays. Sans que je ne le lui demande, il m’a déjà rendu une justice historique : celle d’informer la Nation en lui répétant plus d’une fois que je n’ai pas cherché ce poste, que je n’ai ni manigancé, ni n’ai fait aucun lobby auprès de lui pour obtenir cet honneur ; au contraire!


En tant que citoyen, j’avais accepté de servir mon pays en mémoire de tous nos compatriotes morts du séisme, des intempéries, du choléra, de la misère, des naufrages en haute mer, de la violence armée, des kidnappings et des assassinats, comme ce fut le cas hier encore, de Guiteau Toussaint... Tous, victimes de notre échec collectif à assumer le triptyque de notre République : Liberté, Egalité et, surtout et avant tout, Fraternité.


C’est en pensant spécialement à eux que j’avais accepté de me présenter devant le Parlement et devant la Nation à un moment où le peuple haïtien, confronté à une interminable série de catastrophes politiques, sociales, économiques, institutionnelles, météorologiques et sismiques, les unes plus meurtrières que les autres, avait poussé un cri clair et fort de rupture avec le passé et de progrès pour le futur en portant Michel Joseph Martelly à la présidence de la République.


Une Population bafouée, trahie, méprisée par ceux et celles qui lui avaient promis l’espoir, la démocratie et le développement, pour ne leur délivrer que, le chômage, la misère, la mendicité et l’insécurité ;


Une Population confrontée pendant plus de 50 ans à l’effondrement progressif de l’Etat, à la déliquescence de ses institutions et au règne de la médiocrité, de la corruption, de la violence, et de l’anarchie ;


Une Population finalement décimée par des désastres cataclysmiques comme si la nature voulait, elle aussi, se joindre à la curée entamée par les Gardiens du Troupeau ;
Une Population angoissée, affaiblie, désabusée, traumatisée, à genoux mais jamais vaincue, relevait la tête et assenait un Non sonore et péremptoire au statu quo et à ses partisans.


J’acceptais de servir aux côtés du Président Martelly parce qu’en le portant au pouvoir, Haïti, Première Nation Libre d’Amérique après avoir aboli l’esclavage et Première République Noire du Monde, proclamait aussi par son vote, son droit à un nouveau rêve haïtien dans un Pays redevenu Souverain.


Un nouveau rêve haïtien qui veut que toutes les familles puissent, de par le fruit de leur travail, élever dignement leurs enfants dans une société normalisée et où les notions d’inclusion, de création d’emplois, de distribution de richesses, de solidarité, de justice, de reddition de compte, de transparence, d’ordre et de discipline ne soient plus de simples vues de l’esprit mais une pratique quotidienne commençant à la tête de l’Etat, se propageant à travers l’Exécutif vers la fonction publique et atteignant la société civile par une forme de percolation contagieuse.


C’est parce que je crois fermement à la réalisation de ce rêve que j’avais mis en veilleuse mon implication caritative, démissionné des fonctions de Président de mes compagnies et accepté de sacrifier d’inestimables moments de vie familiale pour assumer la responsabilité de former le nouveau gouvernement qui aurait eu le mandat de construire notre pays.


De nombreux signaux, émanant des rangs du Parlement et insistant sur la nécessité d’une autre politique, résolument et uniquement engagée vers l’amélioration de la qualité de vie de nos compatriotes, m’avaient aussi convaincu qu’ensemble nous aurions pu réussir ce pari et travailler à résoudre les problèmes que nous avons collectivement créés.


Quand les générations futures tourneront leurs regards vers le passé, elles retiendront que l’année 2010 aura été celle de toutes les catastrophes. Cependant si, ensemble, nous nous mettons honnêtement au travail, je suis convaincu que nos descendants seront stupéfaits par le contraste que pourra leur offrir l’année 2011.


Elle pourrait être en effet le point de départ d’une période aussi difficile qu’exaltante. Et me vient à l’esprit le mémorable discours de Winston Churchill quand il devint Premier Ministre d’une Angleterre sur laquelle pesait la menace allemande. Churchill s’exprimait ainsi à ses compatriotes :


« Je dirais au Parlement, comme je l’ai dit à ceux qui ont rejoint ce Gouvernement, que je n’ai rien à leur offrir que du sang, du labeur, des larmes et des sueurs... Vous demandez quelle est notre politique ? Je dirai : elle est de faire la guerre, en mer, sur terre et dans les airs, avec toute notre volonté et toute la force que Dieu pourra nous donner : de faire la guerre à une monstrueuse tyrannie, sans rivale dans le noir et lamentable catalogue du crime. C’est notre politique. Vous demandez : quel est notre but ? Je peux répondre en un mot : c’est la victoire, victoire à tout prix, victoire en dépit de toute la terreur, la victoire quelque soit la longueur du chemin qui y mène ; car sans victoire, il n’y a pas de survie. »


Si nous traitons la misère et les affres du sous-développement comme une monstrueuse tyrannie, nous devons être prêts à leur faire la guerre et cette guerre là, le Président Martelly, le prochain Premier Ministre, vous et moi n’avons simplement pas le droit de la perdre. La politique que je voulais proposer à la Nation était celle d’entrer en guerre contre les conséquences dévastatrices des catastrophes créées par la nature et par l’homme qu’a connues notre pays pendant les 50 dernières années, en embrassant sans réserve le changement promu par le Chef de l’État.


Ce changement devait s’exprimer avant tout dans la défense du bien commun ; ce patrimoine qui englobe l’existence des biens nécessaires au développement du citoyen haïtien et la possibilité réelle pour tous d’y avoir accès. Ce bien commun exige le bien-être social et le développement de tous les enfants du pays, de tous, sans exclusion et sans exclusive; et il implique la paix, la stabilité et la sécurité d’un ordre juste.


Le bien commun est, en ce sens, différent de l’intérêt général qui, dans un groupe, ne prend pas en compte chaque personne et, par conséquent, en ne considérant qu’une entité globale, pourrait accepter le sacrifice nécessaire de certains membres du groupe, d’ordinaire les plus faibles, pour la survie des autres.


Le bien commun, tel que je l’envisage, engagera tous les membres de la société ; personne ne sera exempt de participer, selon ses possibilités, afin de chercher à l’atteindre et à le développer et personne ne sera abandonné. Fok tout moun lité, fok tout moun travay e fok tout moun jwenn !


Pour assurer le bien commun, le prochain gouvernement doit s’engager à harmoniser les différents intérêts sectoriels avec les exigences de la justice et à utiliser toute la force de l’Etat à cet effet.


C’est au nom de cette quête du bien commun au profit de mes concitoyens que j’avais accepté de servir aux côtés du Président Martelly à l’aune de ma foi. Cette foi qui soulève les montagnes; cette foi qui me fait chercher le Christ dans mon prochain; cette foi qui me fait croire que le Bon Dieu a un plan d’amour et d’excellence pour Haïti, que j’ai l’obligation de m’impliquer et que je ne mourrai pas avant d’avoir vu le changement, le vrai dans notre pays.


Ces deux derniers mois, j’ai entendu toutes sortes de voix, les unes plus étonnantes que les autres, s’ériger contre le fait que j’assume publiquement et sans retenue ma foi chrétienne.


Suite au vote des parlementaires, un journaliste, pour lequel j’ai le plus grand respect, écrivait, non sans une note d’amertume : « M. Rouzier a sans doute oublié, dans sa foi et ses prières, que Dieu ne vote pas au Sénat ni à la Chambre des députés. » Je me permettrai de lui répondre que le Bon Dieu a voté et que, dans son grand amour pour moi, il m’a probablement épargné un sort autrement plus douloureux.
J’avais accepté de servir mon pays et je voyais dans cette désignation un appel, un sacerdoce, une occasion de plus de servir le Christ et de le toucher chaque jour dans :
  • les 680,000 sans-abris qui croupissent sous les tentes ;
  • les 8 millions d’Haïtiens qui ce soir dormiront sans électricité ;
  • les 5 millions d’analphabètes qui continuent d’être maintenus dans le noir ; 
  • nos milliers de compatriotes qui croupissent en prison pour des peccadilles sans espoir de voir un jour leur juge naturel ;
  • les millions de jeunes qui ne savent plus à quel saint se vouer pour trouver un emploi ;
  • les millions de moins jeunes que notre société a complètement oubliés et mis à l’écart ;
  • les millions de femmes qui doivent trimer quotidiennement juste pour satisfaire les besoins de base de leurs enfants ;
  • nos compatriotes qui souffrent d’incapacités physiques ou de troubles mentaux et qui sont les laissés-pour-compte de notre société ;
  • nos paysans à qui nous avons tourné le dos depuis bien trop longtemps.
Pour toutes ces raisons, je vais continuer à garder mes yeux rivés sur le Christ et continuer à servir. Je n’ai qu’une vie à vivre et j’entends profiter de toutes les opportunités qui me sont offertes pour la faire compter pour quelque chose. Ma vie et ma foi jusqu’ici ont été faites d’efforts et de persévérance dans l’adversité, plus qu’elles n’ont été faites de dogme et de théologie. Le Bon Dieu a planté un rêve d’amour et d’excellence pour tous dans mon cœur et Il m’a permis de comprendre que faire mon possible est normal et qu’aller au-delà de mes capacités est un défi. Là où s’arrêtent mes capacités commence ma Foi. Une Foi forte voit l’invisible, croit l’incroyable et reçoit l’impossible.

Si vous et moi, ensemble, joignons nos efforts et menons la bataille pour une Haïti prospère avec tout le talent, toutes les ressources que Dieu nous a donnés, alors et alors seulement, les générations futures verront l’année 2011 comme le début de la Renaissance.

Que le Bon Dieu bénisse Haïti, qu’Il bénisse le Président de la République, qu’Il bénisse le Parlement et qu’Il nous bénisse tous avec nos familles, toujours.

Respectueusement,

Daniel Gérard ROUZIER



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ENGLISH VERSION

My fellow citizens,

For a democratic system to work properly, it is essential that all citizens subject themselves to the will of the institutions that lead them; better yet, they must strengthen them and accept, without hesitation, the verdict that they deliver as long as that verdict is transparent and legal. For a democratic system to work properly, it is just as essential that the elected officials responsible for making laws abide by them without exception.

Our Lower House Representatives were duly elected to the Parliament by the people and, by voting against my ratification as Prime Minister, they fulfilled the role that their conscience imposed on them. Nothing, however, entitled them to violate my rights or, at the very least, to allow that they be violated by some of their peers with complete impunity.

Faced with a branch of government ever so complacent in arbitrariness and in lies, I take on the responsibility to correct the malicious and false statements that were unfortunately made by some of its members, even when the Parliamentary Commission in charge of analyzing my nomination already had all the information needed to contradict the slanderers and set the record straight and even when I made sure to hold, together with the President, a press conference on June 21st to present the complete facts. Allow me, in passing, to note that neither the congressman from the district where I was born and still live, nor the congressmen from the two districts where I am among the entrepreneurs who create the most jobs and who are the biggest taxpayers, nor the chambers of commerce that my businesses belong to, came to my defense.

Alone in the proverbial lion’s den, I must set the record straight:
  • First, I am Haitian and I have never renounced my nationality. All my life, I have used the passport of only one country, my country, Haiti. My valid passport, along with my last two expired passports, were submitted to the Commission for analysis.
  • Second, for having been Honorary Consul of Jamaica in Haiti, I did not lose my Haitian nationality. Moreover, I have never undertaken any political engagement on behalf of a foreign nation nor did I undertake any other engagement to defend the interest of a foreign nation at the expense of that of my country. It is incidentally absurd that our members of Parliament pretend not to be aware of the difference between the attributions of a career consul and those of an honorary consul which has never been considered to be, in any country and at any time, a political position.
  • Third, I have been working in Haiti for more than 30 years and I pride myself in being among the Haitian citizens who have always and regularly paid all taxes owed to the country’s fiscal authorities. I am proud to state loud and clear that I have totally, completely and continuously fulfilled all my fiscal responsibilities toward my country. The Direction Générale des Impôts (DGI), Haiti’s tax collection authority, can bear witness to that fact and has never failed to issue me a yearly tax clearance certificate.
I direct those members of Parliament who feel authorized to tarnish, in all impunity, the image of honest and upstanding citizens of our country to get in touch with the DGI in order to verify the authenticity of my documents and the truthfulness of my assertions.

For the sake of historical accuracy, I am attaching, to this letter, a copy of my latest tax return, DGI’s receipt for taxes paid in addition to those withheld from my salary by my company every month on behalf of DGI as well as the tax clearance certificate delivered by DGI. The same information is available for the past five years, from fiscal year 2005-2006 to fiscal year 2009-2010 as required by law.

I want to take this opportunity to thank President Martelly for having presented me to the Nation to become Prime Minister of my country. While I have never asked him to do so, he has already set the historical record straight by informing the Nation, more than once, that I did not look for this position, that I did not scheme, nor did I lobby him for this honor. Quite the contrary!

As a citizen, I had accepted to serve my country on behalf of all our fellow citizens who died as a result of the earthquake, of hurricanes, of cholera, those who died from poverty, those who died by drowning in high seas, those who died from armed violence, kidnappings and assassinations like Guiteau Toussaint not too long ago… All of them victims of our collective failure to take on our Republic’s triptych: Liberty, Equality and, above all, Fraternity.

It is specially with them in mind that I had agreed to go in front of the Parliament and in front of the Nation at a time when the Haitian people, faced with an endless series of political, social, economic, institutional, meteorological and seismic catastrophes, one more deadly than the other, let out a clear and powerful scream of rupture with the past and progress for the future when it elected Michel Joseph Martelly to the highest office in the land.

A population scorned, betrayed, despised by those who had promised hope, democracy and development, only to deliver unemployment, misery, beggary and insecurity;

A population who, for the past 50 years, has been faced with the gradual collapse of the State, the deliquescence of its institutions and the rule of mediocrity, corruption, violence and anarchy;

A population finally decimated by cataclysmic disasters as if Mother Nature wanted to join in the scramble for the spoils initiated by the flock’s guardians;

A population in anguish, weakened, disillusioned, traumatized, on its knees but never defeated, raised its head and dealt a resounding and peremptory “No” to the status quo and its supporters.

I had accepted to serve next to President Martelly because when Haiti, the First Free Nation of the Americas after having abolished slavery, the First Black Republic of the World, brought him to power, it also proclaimed its right to a new Haitian dream in a country reclaiming its sovereignty.

A new Haitian dream that wants all families to be able, by virtue of the fruit of their labor, to raise their children with dignity in a normalized society where the notions of inclusion, job creation, wealth distribution, solidarity, justice, accountability, transparency, order and discipline are no longer purely theoretical concepts, but a daily practice beginning at the very top, propagating itself throughout the executive branch toward civil service and reaching civil society by a sort of contagious percolation.

It is because I strongly believe in this dream that I had put aside my charitable activities, that I had resigned as Chairman of the boards of my companies, that I had agreed to sacrifice priceless family time to assume the responsibility to form the new government that would be in charge of building our country.

Various signals coming from the Parliament’s ranks and insisting on a different kind of politics steadfastly and uniquely engaged in the improvement of our compatriots’ quality of life had also convinced me that, together, we could have pulled off this remarkable feat and work to resolve the problems that we have collectively created.

When future generations will look back to the past, they will remember that 2010 was the year of all catastrophes. If, however, we finally get to work honestly, I am convinced that our descendants will be stunned by the contrast that 2011 will offer.

The year 2011 could indeed be the starting point of a period in time that will be as hard as it will be exhilarating. This brings to mind the words of Sir Winston Churchill when he became Prime Minister of England at a time when the country was threatened by Nazi Germany. He said this to the British people:

"I would say to the House, as I said to those who have joined the government: I have nothing to offer but blood, toil, tears and sweat. We have before us an ordeal of the most grievous kind. We have before us many, many long months of struggle and of suffering. You ask, what is our policy? I will say: It is to wage war, by sea, land and air, with all our might and with all the strength that God can give us; to wage war against a monstrous tyranny, never surpassed in the dark and lamentable catalogue of human crime. That is our policy. You ask, what is our aim? I can answer in one word: victory; victory at all costs, victory in spite of all terror, victory, however long and hard the road may be; for without victory, there is no survival."

If we treat extreme poverty and the throes of underdevelopment as a monstrous tyranny, we have to stand ready to wage war against them, and this war, President Martelly, the next Prime Minister, you and I simply cannot afford to lose it. The political strategy that I wanted to propose to the Nation was to wage war against the devastating consequences of the catastrophes created by nature and by man in our country during the past 50 years and to embrace wholeheartedly the change promoted by the President.

This change had to express itself first and foremost in the defense of the common good; this heritage that includes the existence of the goods necessary for the development of the Haitian citizen and the real possibility for all to have access to them. This common good requires the social welfare and the development of all the country’s children, all of them, without exclusion and without exclusivity; and it implies the peace, the stability and the security of a just order.

The common good is, in that sense, different from the general interest which, in a group, does not take into account each individual person and, consequently, because it only considers the general entity, may accept the necessary sacrifice of certain members of the group, usually the weakest ones, for the survival of the others.

The common good, as I see it, will need the commitment and involvement of all members of society; no one will be exempt from participating, according to his ability, in order to reach and develop it; and no one will be left behind. Fok tout moun lité, fok tout moun travay e fok tout moun jwenn !

To protect the common good, the next government must commit to match the interests of all sectors with the requirements of justice and to use all the power at its disposal to do so.

It’s in the name of that quest for the common good for all my fellow citizens that I had accepted to serve next to President Martelly with my faith. This faith that raises mountains, this faith that makes me look for Christ in the other, this faith that gets me to believe that our Good God has a plan of love and excellence for Haiti, that I must get involved and that I will not die before seeing change, real change, in Haiti.

These last two months, I heard all kinds of voices, some more striking than others, standing against the fact that I assume my Christian faith publicly and without reserve.

Following the vote of the Members of the Lower House, a journalist, for whom I have the greatest respect, wrote the following: “Mr. Rouzier, in his prayers and his faith, probably forgot that God does not vote in the Senate or the Lower House.” I will simply answer him that our Good God voted and that, in His great love for me, he probably spared me a more painful fate.

I had accepted to serve my country and I saw in this nomination a calling, a vocation, one more opportunity to serve Christ and to touch Him every day in:
  • the 680,000 people rotting under tents; 
  • the 8 million Haitians who will sleep tonight without electricity;
  • the 5 million illiterate who are maintained in the dark;
  • our thousands of compatriots who are rotting in jail for petty crimes without any hope of ever seeing a judge;
  • the millions of youths who have lost all hope of ever finding a job;
  • the millions of senior citizens who have been forgotten and abandoned by our society;
  • the millions of women who must slave away every day to provide for their children’s basic needs;
  • our fellow citizens suffering of physical handicaps and mental challenges and who are the ragamuffins of our society;
  • our farmers to whom we have turned our back for too long.
For all these reasons, I will keep my eyes riveted on Christ and I will keep on serving. I only have one life to live and I have to take advantage of all the opportunities that are given to me to make it count for something. My life and my faith have been made up so far of effort and perseverance in adversity, more than they have been made up of dogma and theology. Our Good God has planted a dream of love and excellence for all in my heart and He has allowed me to understand that to do my best is normal and that to go beyond my abilities is a challenge. Where my abilities end, my faith begins. A strong faith sees the invisible, believes the incredible and receives the impossible.

If you and I, together, join our efforts and wage battle for a prosperous Haiti, with all the talent, all the resources that God has given to us, then and only then will the future generations see 2011 as the launch of the Renaissance.

May our Good God bless Haiti, may He bless the President, may He bless the Parliament and may He bless us all with our families, always.

Respectfully,

Daniel Gérard ROUZIER

DOCUMENTS





7 comments:

  1. Very well put Mr. Rouzier. Thanks for the letter, the explanations and your dedication to Haiti

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  2. U could tell those deputy do not want to see change thats why rouzier wasn't accepted as prime minister. They should arrest preval and prosecute his ass for all the wrong doing kidnapping money laindring he was doing while on the power.

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  3. Moun sa yo se magouyee ak vole yo bezoin met nan pozisyon an.
    Se pou'n batay pi red avek yo.
    HAITI PAP TOMBE.

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  4. Dear Mr. Rouzier,
    Well done, many thanks for sharing. Your letter and your drive to help change Haiti have really touched me. It is quite unfortunate the so call “Patriots” in the Haitian senate and the lower house does not respect and appreciate your qualification and talent. In my opinion, you are still the best men for the job. I look forward to see the credentials and qualification for the person the Haitian senate and the lower house will accept for the job.
    Best wishes with all future endeavor and I look forward to see you making a difference in Haiti at a different capacity.
    Thanks,

    Gerry.

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  5. I feel helpless, weak when I see how a mediocre group kidnapped Haiti. As an intellectual prepared by the best teachers Jesuit in the world and even professor at universities in foreign countries, I'm not doing anything to support Rouzier and others who want to take our country in the dark.
    Jean V. D.

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  6. Dear Mr. Rouzier,

    I read and re-read your letter addressed to the nation and I am so proud of you. You have set the record straight for the entire nation and all that I can say to you is to be proud and humble in your accomplishments.

    Indeed, God voted that day in the Senate and in the Lower House. He said "no", I will spare you a more painful fate for they do not deserve you and I your Father, have other plans for you. When he was dying on the cross, he lifted up his soul and said " Father, forgive them, they do not know what they are doing"!

    Being that you are humble, a true believer of Christ, forgive them and pray for them. Accept the will of God and continue to serve your country and its people alongside of President Martelly.

    I will forward this letter to as many people as possible and with pride I will say, there are still honest Haitians. The country has no morality BUT GOD WILL PREVAIL!

    Congratulations again and continue to assume your Christian faith publicly and without reserve.

    Help President Martelly to structure his political party so that one day you can serve as President of Haiti. May this be the will of GOD!

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  7. Sir.
    Your letter is very positive. Who voted these so called senators and deputies in? And shamed on these people who did not backed you even though they know you as a good and qualified person for that position. Don't give up, I hope their constituents would demand to know by which process they arrived with this unfair result.

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