Haïti: Mirlande Manigat NE digère pas sa défaite

La candidate malheureuse à la présidentielle, Mirlande H. Manigat, NE digère pas tout à fait sa défaite face au chanteur Michel Martelly. L'ex-première dame NE va pas contester les résultats, mais elle estime que ces derniers Ont été « falsifiés » quelques heures avant la proclamation officielle. « Sans rancoeur ni amertume », dit-elle, la candidate malheureuse, qui remercie tous ses supporteurs, s'est dit préoccupée par l'avenir de la jeunesse et du pays.

Accompagnée Des membres de l'équipe de sa campagne électorale, Mirlande Hyppolite Manigat-qui a obtenu 31,74% Des suffrages exprimés lors de la présidentielle contre 67, 57 % à son adversaire Michel Martelly - s'est dit « indignée » par les résultats préliminaires proclamés lundi par Le Conseil électoral provisoire (CEP). « Nous sommes indignés légitimement, mais pas du tout abattus. Le sentiment qui m'habite personnellement n'est ni l'amertume, ni la rancoeur, mais une profonde inquiétude pour l'avenir de Notre pays, particulièrement celui Des jeunes, dont certains sont abasourdis devant ces méthodes et ces apparents succès, ces méthodes qui violent la morale publique et la morale tout court », a déclaré Mme Manigat, qui a dénoncé la visite au Centre de tabulation Des votes du président du CEP et Des conseillers électoraux dans la nuit du dimanche 3 au lundi 4 avril.

« La loi électorale et une élémentaire décence, voir la prudence, leur interdisaient cette équipée nocturne...Cette visite effectivement avait un but : falsifier les résultats, cette visite répondait à une opération de type mafieux, dans laquelle l'audace, la corruption, les intérêts, les promesses et les menaces ont joué un rôle inégalé dans notre histoire... », a critiqué la perdante de la présidentielle au cours de ce point de presse ce mardi dans les locaux de son parti à l'avenue Christophe à Port-au-Prince. La candidate malheureuse estime que les votes de ses partisans ont été « largement escamotés et volés » au Centre de tabulation.

Remerciant ses partisans, ses alliés politiques et son mari (l'ex-président Leslie François Manigat) qui l'ont supportée durant sa campagne électorale, l'ancienne sénatrice de l'Ouest, entourée des chefs d'orchestre de sa campagne, a laissé entendre que la lutte n'est pas terminée pour autant après cette défaite. En ce sens, la professeure d'université a invité les jeunes à venir s'inscrire au Rassemblement des démocrates nationaux et progressistes (RDNP) afin d'assurer la relève. 

« J'encourage les jeunes et les moins jeunes à venir s'inscrire au RDNP. Nous avons besoin de leur détermination, de leur fougue pour développer et promouvoir cette culture de parti qui nous fait défaut afin d'inculquer à leur entourage les principes de la démocratie, du courage et de l'intégrité en politique », a indiqué Mme Manigat, qui se réjouit quand même d'avoir mené « une campagne honnête sans grands moyens ».

Manigat : je continue à aimer ce pays

« Pour faire de la politique, il faut aimer le pays et les Haïtiens. De toutes mes forces, je continue à aimer ce pays et mes compatriotes, mais je n'aime pas l'état dans lequel ils se trouvent; le coeur lourd mais sans amertume, je me préoccupe actuellement de leur destin tel qu'on le fabrique », a poursuivi l'ex-première dame.

« Je souhaite qu'à l'avenir les élections puissent être organisées avec transparence et crédibilité dans les institutions du pays, sans magouilles, comme expression du pouvoir des urnes et non de la puissance corrosive de l'argent. Je ne saurais - en tant que patriote -souhaiter autre chose à notre pays que le meilleur, même si je doute que ce meilleur soit actuellement en chantier », a conclu Mirlande Manigat. 

A en croire le sénateur Youri Latortue, l'un des chefs de file de la campagne de Manigat, le RDNP ne va pas contester ces résultats proclamés par le CEP comme il en a le droit. « Dans toutes les élections, même aux Etats-Unis, il y a toujours eu des fraudes. Nous allons nous mettre à la disposition du pays pour continuer à travailler pour lui et aller de l'avant. Nous allons aussi collaborer avec tous ceux qui veulent travailler au profit du pays. Ce n'est pas une question de Latortue ou de Beauplan, l'on doit voir le pays », a déclaré le sénateur de l'Artibonite après le point de presse.

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